Soupçons de corruption de fonctionnaires sur le marché de la Plaine à Marseille
Une enquête a été ouverte par la Ville à propos de soupçons de corruption de fonctionnaires.
L’enquête concerne les placiers municipaux du marché de la Plaine, où de nombreux commerçants non sédentaires exercent leur activité.
Plusieurs de ces commerçants affirment avoir été contraints de payer des pots de vin afin de pouvoir déballer leur marchandise et travailler.
Ces pratiques sont connues depuis longtemps et plusieurs alertes ont été communiquées au service des emplacements, au sein de la direction des espaces publics de la Ville de Marseille, sans effet jusqu’ici. Il semble que les « exigences » de certains placiers aient été revues à la hausse, ce qui a provoqué la colère des commerçants et leur action auprès de la mairie afin de mettre fin à ce système, qui s’apparente à du racket, sauf qu’il s’agit là de fonctionnaires municipaux.
Ces pratiques ne sont pas spécifiques à Marseille : elles existent dans de nombreuses autres villes.
Remarquons, au passage, que ceux qui acceptent de payer ces pots de vin se rendent eux-mêmes coupables, de fait, du délit de corruption de fonctionnaire, même si tout le monde peut comprendre que celui qui a fait des kilomètres avec sa camionnette pour venir vendre ses produits sur le marché peut difficilement refuser de payer 10, 20 euros, voire plus, pour pouvoir s’installer et travailler.
Sauf que la course aux meilleurs emplacements entraîne vite une surenchère dans les pots de vin que certains commerçants sont prêts à payer. Ces derniers se rendent alors, à leur corps défendant, complices du système qu’ils dénoncent lorsque la pression devient trop forte.
Nous ne leur jetons pas la pierre, mais la seule solution pour mettre fin à ces pratiques, c’est de les dénoncer immédiatement : il ne faut jamais admettre la moindre entorse à la loi et à l’éthique. Car c’est comme cela que s’installe un véritable système, qui, peu à peu, entre dans les mœurs, gangrène les esprits, et amène à considérer comme plus ou moins acceptable ce qui constitue, de fait, un délit.