CONDAMNÉ, IL VOUDRAIT REVENIR AUX AFFAIRES
Patrick Balkany demande une remise de sa peine d’inéligibilité pour pouvoir se représenter aux municipales en 2026.
Rappelons que l’ancien maire de Levallois-Perret a été définitivement condamné pour fraude fiscale et blanchiment à quatre ans et demi de prison ferme et à une peine complémentaire de dix ans d’inéligibilité.
Lui et son épouse avaient dissimulé au fisc un patrimoine évalué à 13 millions d’euros.
Patrick Balkany a fait moins d’un an de prison ferme, ayant invoqué des raisons médicales, ce qui lui a permis de faire le reste de sa peine sous un régime aménagé.
N’étant pas soumis à des restrictions de déplacements en France, il arpente régulièrement, paraît-il, les rues de Levallois-Perret, et reçoit, dit-il, de nombreux témoignages d’habitants et d’agents municipaux le suppliant de revenir à la mairie.
De quoi doit-on s’indigner ici ? De l’incroyable culot de cet ex-maire, condamné, qui demande une réduction de peine pour pouvoir revenir aux affaires, ou de la stupéfiante inconstance de ses ex-administrés, qui souhaiteraient (d’après lui) son retour à la mairie ?
Pour ETHICPOL, il ne saurait y avoir aucune espèce de remise de peine d’inéligibilité. La peine a été prononcée par la justice, puis confirmée, et elle est définitive.
C’est pourquoi on reste bouche bée devant cette déclaration de Patrick Balkany :
« Les magistrats jugent toujours au nom du peuple français. Et bien, je crois qu’ils devraient arrêter. Ce sont aux électeurs de se prononcer sur les noms de leurs représentants. »
Cela signifierait-il que les électeurs peuvent s’asseoir sur les décisions de justice dès lors qu’elles vont à l’encontre de leurs aspirations ou de leurs intérêts ?
Si ceux de Levallois-Perret veulent voir M. Balkany revenir à la mairie (ce qui reste à prouver), il faudrait donc abréger la peine de ce dernier pour qu’il puisse se représenter ?
On croit rêver.
Suivre un tel raisonnement, c’est signer la fin de l’Etat de droit, et ouvrir en grand la porte aux populismes les plus dangereux, porte déjà bien ouverte, vu l’évolution qu’on observe dans beaucoup de démocraties.
Bien sûr que les électeurs doivent avoir le choix de leurs représentants, et cela vaut pour tous, y compris M. Balkany.
Mais nous sommes encore dans un Etat de droit : M. Balkany a été condamné à 10 ans d’inéligibilité. Il en reste encore 5. Quand il aura fini de purger sa peine, il pourra se représenter : telle est la loi démocratique, et nous avons du mal à imaginer que les juges puissent en décider autrement.
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