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Brèves d'info

Quand, sous pression des administrés et de la justice, la commune d’Aurons se porte partie civile contre son maire…

Le maire d’Aurons, André Bertero, s’est présenté mardi 12 novembre au tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence. Il est poursuivi pour faux, usage de faux, escroquerie, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

D’après l’enquête, il aurait rédigé de fausses délibérations du Conseil Municipal, signées sans même que les élus ne soient convoqués, ou rattaché à de faux conseils municipaux des rapports dont certains engageaient financièrement la commune.

Si les faits étaient avérés, ils seraient particulièrement graves, et ils constitueraient une véritable confiscation du pouvoir des conseillers démocratiquement élus.

Il est intéressant de noter que le Conseil Municipal a, dans un premier temps, rejeté l’idée que la commune se porte partie civile, alors que le préjudice pour les finances communales serait de plusieurs centaines de milliers d’euros, et que le parquet avait invité la commune à se présenter au tribunal pour être entendue en qualité de victime.

Il faut voir dans le refus du Conseil Municipal une espèce de fidélité inconditionnelle des élus de la majorité vis-à-vis du maire dont ils constituent l’équipe, le Procureur évoquant un “conseil municipal uniquement aux intérêts du maire ».

Les habitants, outrés, ont donc décidé de saisir le Tribunal Administratif, pour qu’il les autorise à plaider au nom de la commune.

Le Tribunal a alors informé la mairie, et saisi le préfet, afin qu’il impose à la mairie d’organiser un nouveau Conseil Municipal.

Celui-ci a eu lieu le 7 novembre, et a adopté, sous la pression de la justice, la délibération autorisant la commune à se porter partie civile. Elle rejoint ainsi l’Etat, la DRAC, et le département des BdR.

L’audience a été renvoyée au 26 juin 2025, sur demande des parties civiles et de la défense.

Le Procureur s’est opposé à ces demandes de renvoi, dans lesquelles il voit une volonté de retarder au maximum l’échéance : si André Bertero est déclaré coupable, il sera frappé d’une peine obligatoire d’inéligibilité.

Sin on peut facilement comprendre que la défense cherche à retarder au maximum l’échéance, on peut s’étonner qu’il en aille de même pour les parties civiles…

En tout état de cause, cette affaire montre que les élus ne font pas ce qu’ils veulent, et que les administrés ont aussi leur mot à dire dans la défense des intérêts de la commune

Les habitants d’Aurons n’iront pas plaider devant le tribunal, puisque c’est désormais la commune qui sera partie civile et qui les représentera. Ainsi en a décidé, logiquement, le Tribunal Administratif.

Mais ils auront montré que la démocratie représentative n’est pas, ne doit jamais être, une remise sans conditions du pouvoir entre les seules mains des élus.

https://www.laprovence.com/article/region/10066263224801/garde-a-vue-controle-judiciaire-le-maire-d-aurons-dans-le-collimateur-de-la-justice

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