Journée internationale de lutte contre la corruption
C’est aujourd’hui la journée internationale de lutte contre la corruption.
Depuis l’adoption de la Convention des Nations-Unies contre la corruption en 2003, cette journée est célébrée dans le monde entier, mais avec des initiatives très diverses, comme on peut s’en douter.
Il y a fort à parier que des voix s’élèveront pour se demander à quoi peut bien servir une telle journée, étant donné le niveau de corruption croissant que l’on peut constater dans la plupart des pays du monde, dont la France : le rapport officiel du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) et de l’Agence française anticorruption (AFA) montre une explosion des faits de corruption, qui ont quasiment doublé depuis huit ans.
Un élément est particulièrement préoccupant : en France, près de 191 000 personnes majeures déclarent avoir été confrontées à une situation de corruption dans leur environnement professionnel en 2022, mais moins de 1 % d’entre elles ont porté plainte.
Que révèlent ces chiffres ? Que la corruption se développe, mais surtout qu’elle se banalise.
En clair, cela veut dire que réclamer ou proposer au détenteur d’une autorité publique un avantage (argent, cadeau, faveur, etc.) en échange d’un acte ou d’une abstention contraire aux devoirs de sa fonction est devenu monnaie courante. Quand on connaît quelqu’un de « bien placé », quoi de plus normal désormais que de lui demander un petit service : un boulot dans une mairie ou une collectivité territoriale, un appartement HLM, un permis de construire, etc. ? Comme on dit, avec de la « bonne volonté », il y a toujours moyen de « s’arranger ». Cela ne choque plus grand monde…
Il n’est que de voir ces élus condamnés à des peines d’inéligibilité continuer à bénéficier du soutien d’une partie non négligeable de leur électorat, à parader sur les marchés, ou être réélus à l’issue de leur peine.
Alors, oui, des journées comme celle du 9 décembre ne sont pas totalement inutiles : elles servent à rappeler que si l’on ne fait rien, la corruption, comme le cancer, a vocation à se banaliser et à s’étendre.
Ne vous dites jamais qu’il n’y a rien à faire, que c’est « comme ça », que de toutes façons les puissants ne risquent rien, que ça ne sert à rien de se démener pour faire respecter l’Etat de droit.
Si nous pensons qu’il faut laisser à nos enfants une société basée sur le respect et la dignité, alors, nous devons, chacun à sa place, lutter sans relâche contre ce fléau.
Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons agir.
Comme disait Stephane Hessel, « Indignez-vous ! ». Et dites-vous que vous n’êtes pas seul(e). Les associations comme ETHICPOL sont là pour vous épauler.
https://www.agence-francaise-anticorruption.gouv.fr/files/NOTE%20SSMSI%20FINALE.pdf
https://www.un.org/fr/observances/anti-corruption-day
ETHICPOL communique sur ses actions sur les réseaux sociaux et via son site internet.
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