Il n’y a pas qu’à Saint Brévin les Pins….
Être démocrate, c’est accepter, après confrontation des points de vue, que les décisions soient prises à la majorité démocratiquement élue. C’est aussi, pour cette dernière, accepter la critique de l’opposition, même après le vote, dès lors que cette critique respecte la loi républicaine.
De ce point de vue, il est inquiétant de constater l’augmentation des violences contre les élus, et notamment les maires, à propos de décisions qu’ils ont fait voter en conseil municipal, et qui sont contestées par des individus ou des groupuscules.
Revenons sur le cas de Saint Brevin les Pins : l’Etat a décidé de transférer un Cada (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) en un autre lieu. Un emplacement a été trouvé en septembre 2022, et validé par l’association Aurore qui gère le centre d’accueil, ainsi que par les services de l’Etat. La vente du terrain à l’Association Aurore a éte votée à l’unanimité du conseil municipal.
On est donc en présence d’une décision démocratiquement prise.
Notons au passage, et c’est très important, que si la décision avait été votée, non à l’unanimité, mais à la majorité du conseil municipal, sa légitimité n’en serait pas moins démocratique.
Cela n’a pas empêché un collectif d’opposants au projet, associés à l’extrême droite, d’organiser des manifestations, d’insulter le maire et son équipe, et, pour finir, d’incendier sa maison et sa voiture.
Le même scenario se reproduit ailleurs, avec des tags haineux, des insultes, des menaces de mort proférées contre des maires, quasiment toujours en provenance de l’extrême droite, comme à Saint-Macaire (Gironde), La Turballe (Loire-Atlantique), Champéon (Mayenne), Saint-Côme-du-Mont (Manche), Mont-de-Marsan (Landes), La Baule (Loire-Atlantique). La liste est longue, et s’allonge tous les jours.
De tels actes sont intolérables dans une démocratie, et à double titre.
D’abord parce que ce sont des actes criminels, qui devront être jugés en tant que tels, et ETHICPOL s’associe aux appels à un durcissement des sanctions contre leurs auteurs.
Ensuite parce qu’ils sapent les fondements de la démocratie. Dans un système démocratique, la minorité doit avoir le droit d’exprimer son désaccord. Mais elle ne peut le faire que dans le strict respect des règles républicaines. Les contestataires qui insultent, menacent, agressent physiquement les maires démocratiquement élus violent les règles démocratiques, et à ce titre doivent être poursuivis.
ETHICPOL milite pour que les droits de la minorité dans les instances démocratiquement élues soient reconnus et respectés, mais apporte son soutien plein et entier à tous les maires victimes d’agressions, de quelque nature qu’elles soient, et demande que les sanctions contre leurs auteurs soient exemplaires.
André Barelier
Responsable Pôle Ethique