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Brèves d'info

La Barben menacée par Rocher Mistral : dites non !

Le site naturel du château de La Barben est de nouveau menacé gravement par des projets délirants d’extension du parc Rocher Mistral.

Au moment où il devient urgent de limiter la fréquentation des sites naturels afin de les protéger, les dirigeants de Rocher Mistral dépose trois nouveaux permis d’aménager, sans aucune considération pour la protection du site et alors qu’ils sont sous le coup d’une convocation au tribunal pour la rentrée !

Dites non avant qu’il ne soit trop tard : pour dénoncer ce nouveau coup de force, écrivez à dgs@labarben.fr

Dites simplement que vous êtes opposé aux projets d’extension et de défrichement ou développez en vous appuyant sur les arguments suivants :

1°) Des aménagements incompatibles avec les contraintes urbanistiques des lieux 

Les aménagements proposés sont en totale contradiction avec les dispositions urbanistiques qui régissent les lieux :  

La zone de La Barben est identifiée comme « espace agro-naturel d’indice 1 » dans le SCOT du pays salonais et comme « espace agricole de vocation spécialisées » (espaces à préserver) dans la Directive Territoriale d’Aménagement des BdR. Le quartier est aussi RNU ce qui signifie qu’aucune construction n’est possible sauf si le projet relève – c’est l’argument mis en avant par la société Rocher Mistral – d’un intérêt public avéré. Or, la société organise des spectacles soit disant historiques qui ont été conçus par le porteur de projet sans aucun conseil scientifique. Ils véhiculent une histoire fantasmée et antirépublicaine qui n’a strictement rien à voir avec ce qui est établi par les historiens universitaires. Loin d’être d’une quelconque utilité publique, ces spectacles sont un danger public. Il ne s’agit pas de culture, mais d’un Disneyland où les intérêts commerciaux privés prévalent.  

Certains des terrains ciblés par le promoteur sont classés Natura 2000, zone protégée LPO, ZNIEF 1 et 2. Aucun terrain n’est constructible (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique : un espace naturel inventorié en raison de son caractère remarquable).  

Plusieurs bâtiments sont classés par les Monuments historiques : la chapelle du XIVe siècle, le château, dont les plus anciens éléments connus remontent au XIe siècle, le jardin à la française et le pont sur la Touloubre.  

2°) Aggravation de l’artificialisation des sols et réduction de la biodiversité 

La réalisation de ce projet provoquera l’abattage d’une centaine d’arbres et l’artificialisation/pollution d’une dizaine d’hectares – dont 4 hectares de terres agricoles – qui sont autant de réservoirs d’une riche biodiversité. On est bien loin des recommandations de la Convention citoyenne concernant la réduction de l’artificialisation des sols et la consommation des espaces naturels et agricoles pour préserver la biodiversité.  

Les pollutions sonores et lumineuses des spectacles déjà existants et prévus dans les permis d’aménager mettent en danger plusieurs espèces protégées : les chauves-souris à oreilles échancrées (Murins) et l’aigle de Bonelli. Depuis des dizaines d’années, le château de La Barben héberge dans ses souterrains l’une des plus importantes colonies de Murins à oreilles échancrées de la Région Sud avec 600 à 700 individus. Cette espèce figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Ce projet aura aussi comme conséquence la dégradation des lieux d’habitat et de chasse de l’aigle de Bonelli, rapace emblématique de notre territoire. C’est d’ailleurs au nom de la protection de ces espèces protégées que le préfet des Bouches-du-Rhône vient de prendre le 13 juin 2023 un arrêté de sursis à statuer sur le défrichement d’un bois destiné à être transformé en chemin d’accès entre les parkings et la billetterie. 

Avec la pollution sonore et lumineuse des spectacles prévus en journée et en soirée les animaux du zoo se retrouveront en situation de stress, ce qui peut avoir des incidences économiques sur l’activité du zoo. De la même manière, la création de vastes parkings tout autour des écuries du Baou ne manquera pas de provoquer des situations de stress et de mettre en difficulté les exploitants. Ce projet met donc en péril les activités existantes. 

En compensation, et en guise de bonne foi environnementale, le porteur du projet propose de réaliser diverses plantations et d’introduire des ruches. Mais la compensation n’est qu’apparente. Où se feront ces réalisations ? Sur ses terres, en arrière du château, bien loin des riverains. Ces derniers ne bénéficieront pas des aménagements respectueux de l’environnement, s’ils se font. Ils ne « bénéficieront » que des nuisances et des risques liés à l’aménagement des parkings, à l’affluence touristique et aux effets spéciaux et sonores des spectacles, jusque tard dans la nuit. Toutes ces nuisances auront en outre des conséquences néfastes sur la valeur de leur propriété. Qui voudra acheter ou louer des maisons situées au beau milieu d’une telle circulation, de tant de nuisances et de risques ? 

3°) Aggravation des risques d’inondation 

La Touloubre est connue pour ses crues soudaines : 1973, 1976, 1979, 1986, 1993, 1994 et 2003. Son bassin versant a été classé parmi les Territoires à risque important d’inondation en 2012. En 1993, le nord de Pelissanne et le centre-ville ont été submergés par les flots.  L’étude scientifique réalisée par l’Université de Provence à la suite de cette crue a démontré qu’il ne s’agissait pas d’un événement exceptionnel dû à des circonstances météorologiques rarissimes, mais d’un nouveau type d’inondation lié à l’urbanisation excessive, à l’abandon des terrasses agricoles ou naturelles et à l’extension des zones d’habitation à proximité de la Touloubre. Les tribunes, les boutiques et les parkings implantés sur des terres agricoles et naturelles situées à proximité de la Touloubre et de son affluent le Lavaldenan, aggraveront ce risque. L’artificialisation des sols diminuera leur capacité d’absorption, augmentera le ruissellement et accélèrera le gonflement des eaux de la Touloubre lors des gros orages, mettant ainsi en danger les habitants situés en aval, à La Barben et Pelissanne. Aucun moyen de surveillance ne pourra jamais empêcher ces inondations dues à l’artificialisation des sols. On a vu ce qu’a provoqué l’artificialisation excessive des sols en Bretagne et dans les Alpes maritimes. Notons aussi que les tribunes et les boutiques prévues seront séparées par le Lavaldenan, une rivière qui sert actuellement de déversoir au Canal de Marseille. Ces lâchers constituent aussi une menace sérieuse pour les touristes.  

4°) Aggravation des risques d’incendie 

La carte des Bouches-du-Rhône des aléas induits pour les feux, classe la parcelle des tribunes en zone d’aléas forts et celle des boutiques en zone d’aléas très forts. En 1991, un incendie est arrivé à proximité du jardin potager. L’afflux de touristes – qui peuvent eux aussi avoir des comportements dangereux (jets de mégots etc.) – dans des zones aussi confinées, à très forts risques d’incendie et difficiles d’accès pour les secours en raison du relief et de l’étroitesse des routes, constituera une menace constante. Et les moyens de surveillance annoncés par le porteur du projet n’empêcheront jamais le déclenchement accidentel d’un incendie par les touristes (ou par d’autres causes) et sa propagation rapide, ni la mise en danger des touristes, des riverains ou des pompiers.  

5°) Aggravation des risques liés à la circulation routière et de la pollution 

La route reliant Saint-Cannat à Pelissanne (D 572), celle menant du village au château (D 22 A) et celle qui rejoint la route de Lambesc au château, seront rapidement saturées par l’augmentation du trafic des automobiles et des bus lors de la saison touristique où les 300 000 visiteurs attendus (120 000 véhicules) s’ajouteront aux 350 000 actuels du zoo. Compte tenu de l’étroitesse et de la sinuosité des routes, les risques d’engorgement de la circulation – déjà effectifs lorsque le zoo est en haute saison (mai, juin, juillet, août) –, les risques d’accidents matériels ou humains avec des piétons et des cyclistes seront inévitablement démultipliés. Plusieurs riverains ont déjà signalé des embouteillages et des situations périlleuses. Cet afflux de véhicules contribuera aussi à augmenter la pollution en dioxyde de carbone, dioxyde de soufre et en particules fines, dont nous connaissons aujourd’hui le potentiel cancérigène. Là encore, nous sommes bien loin des recommandations de la convention citoyenne concernant la limitation des mobilités carbonées. Cette pollution viendra s’ajouter aux nuisances sonores et lumineuses des spectacles nocturnes qui gêneront les riverains. 

6°) Destruction d’un patrimoine archéologique

L’histoire du village de La Barben ne se résume pas à celle du château. Les fouilles entreprises récemment par l’INRAP font apparaître de nombreux vestiges sur les principaux terrains visés par les permis d’aménager : berges de la Touloubre pour les parkings ; prairie en arrière du château pour les tribunes et le lac artificiel ; bois pour le village commercial et les logements. Ces vestiges couvent un large spectre chronologique, allant du néolithique au XIXe siècle en passant par l’âge du bronze, du fer et l’époque médiévale (tombes, silos, fours, quantité importante de mobiliers lithiques, céramiques et métalliques, activité artisanale pour la production de tuiles, lavoir, exploitation viticole, aqueduc souterrain remarquablement conservé). C’est toute l’histoire de La Barben qui est enfouie à quelques centimètres seulement de la surface. A aucun moment, dans la présentation de ses demandes de permis d’aménager, la société Rocher Mistral évoque le risque d’impact archéologique et patrimonial des futures constructions qui, pourtant, bouleverseront le sous-sol et détruiront définitivement les vestiges de l’histoire du village. Curieuse façon de concevoir le patrimoine.  

7°) Sur-fréquentation touristique

Le zoo de La Barben attire déjà annuellement 350 000 visiteurs. Si les permis d’aménager venaient à être autorisés, la fréquentation touristique annuelle atteindrait 650 000 personnes (260 000 véhicules) sur moins de 1 km2 (le zoo et le château sont très proches), puis plus d’un million de personnes si l’on en croit les prévisions de la société Rocher Mistral. A titre de comparaison, le Parc national des calanques – saturé par les visiteurs au point d’avoir mis en place des mesures pour en limiter l’accès – reçoit 3 millions de personnes sur une surface de 85 km2, soit 35 000 personnes par km2. La même politique a été adoptée pour mieux réguler la fréquentation touristique dans la Sainte-Victoire, à Port-Cros ou en Camargue. Alors que tout le monde s’accorde à reconnaître que le modèle économique du sur-tourisme n’est plus soutenable et qu’il provoque de graves atteintes à l’environnement, la société Rocher Mistral tente de l’imposer à La Barben 

Trois projets d’extension délirants et peu respectueux du site naturel !

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