13 HABITAT : FAUT SUIVRE…
En matière de logements sociaux, lorsqu’un appartement se libère et est attribué à un nouveau locataire, on y fait des travaux dits de relocation (mise aux normes, peintures, etc.). C’est bien normal.
On se souvient que Marsactu avait révélé il y a neuf mois que le logement social attribué à la mère de Nora Prezioci avait fait l’objet de travaux de rénovation à un coût exorbitant par rapport à ce qui se fait normalement.
On apprend que sept mois après, la direction de 13 Habitat a mandaté un expert judiciaire pour évaluer la réalité et la conformité des travaux exécutés.
Pourquoi sept mois après ? Mystère…
L’expert relève une surfacturation d’environ 16000 euros (travaux non effectués, ou heures de main d’œuvre non justifiées, etc.), à la suite de quoi, Nora Prezioci a saisi les services du Procureur, au titre de l’article 40 du Code Pénal.
Cette affaire interroge…
D’une part, à l’époque, les travaux avaient bien été réceptionnés à la fin du chantier, ce qui signifie que 13 Habitat n’avait rien trouvé à y redire. Or, si des travaux prévus ont été facturés sans avoir été réalisés, 13 Habitat n’aurait jamais dû signer la réception du chantier.
Mais d’autre part, et c’est peut-être plus surprenant, les révélations de Marsactu n’ont donné lieu à l’époque à aucune réaction de la part de 13 Habitat, alors que le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, concernant les conditions d’attribution de ce logement à la mère de Nora Prezioci.
Si l’Office 13 Habitat estime avoir été lésé dans cette affaire, pourquoi avoir attendu si longtemps pour faire missionner un expert judiciaire, et alerter le Procureur ?
D’après Marsactu, la direction de 13 Habitat affirme que ces surfacturations avaient pour but de « nuire à la présidente ». Si l’on comprend bien, cela signifierait que l’entreprise qui a surfacturé se serait mise sciemment hors la loi, afin, s’agissant du logement de sa mère, de mettre la présidente de 13 Habitat dans l’embarras ? Chacun conviendra qu’il s’agirait là d’un bien curieux montage.
Chacun sait que la gouvernance de 13 Habitat a été quelque peu chamboulée par les licenciements de Frédéric Mignon, directeur général, et Jean-Louis Ervoes, ancien directeur général devenu conseiller spécial de la direction. Ces deux dirigeants ont décidé d’engager des procédures pour faire valoir leurs droits.
On se perd franchement en conjectures, et on suit avec intérêt ce feuilleton aux surprenantes péripéties…