LA REPUBLIQUE EXEMPLAIRE ?
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée Nationale, dispose d’une protection policière, y compris devant son domicile du Vésinet.
Rien que de très normal pour cette élue qui a reçu des menaces de mort depuis le massacre du 7 octobre : la République se doit de protéger tous les citoyens, et plus particulièrement ceux qui sont exposés à la haine du fait de leurs fonctions, de leurs origines, ou de leurs convictions religieuses.
Un article du Canard enchaîné du 12 août révèle que Madame Braun-Pivet aurait demandé aux CRS chargés de protéger son domicile de s’occuper de ses poules pendant son absence.
Ce que bien évidemment, les policiers auraient refusé, n’étant pas censés s’occuper d’autre chose que de la protection de son domicile.
Comme on pouvait s’y attendre, ces révélations ont donné lieu à un torrent de réactions sur les réseaux sociaux, où l’indignation – parfaitement légitime – se mélange allégrement avec la haine ou les arrière-pensées politiques.
Et bien sûr nous avons eu droit, comme chaque fois, à un démenti, ou à un « rétablissement de la vérité », madame Braun-Pivet n’ayant, paraît-il, jamais demandé aux CRS de nourrir ses poules, mais seulement de voir si « tout allait bien ».
Pour notre part, nous n’avons aucune raison de mettre en doute l’article du Canard enchaîné, qui a pour habitude de vérifier ses affirmations avant de les publier.
Mais quand bien même Madame Braun-Pivet aurait seulement demandé aux policiers de « voir si tout allait bien », il s’agit là d’un nouvel exemple de cette espèce de « conscience de classe » qui s’installe très vite chez les nouveaux élus et qui se perpétue avec le renouvellement de leur mandat (c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous luttons pour la limitation des mandats dans le temps à deux, et pas un de plus).
Concernant cette affaire, peu importe la gravité des faits reprochés : c’est contre ces comportements qu’il nous faut lutter sans relâche, et pour cela prendre exemple sur certains pays nordiques où de tels faits entraineraient la démission immédiate de leurs auteurs.
Nos propositions en matière de transparence vont toutes dans ce sens, mais c’est dès l’école qu’il faut enseigner aux enfants les notions de transparence, d’honnêteté, de responsabilité, d’exemplarité. On en est, hélas, encore très loin.
https://lire.lecanardenchaine.fr/viewer/6988/5466/1
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