Nicolas Sarkozy se voit retirer sa Légion d’honneur
Finalement, la Légion d’Honneur a été retirée à l’ancien Président de la République, après sa condamnation définitive à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire des écoutes, selon un arrêté publié dimanche 15 juin au Journal officiel.
Pourquoi « Finalement » ? Parce qu’Emmanuel Macron avait estimé que l’ancien Président ne méritait pas cette indignité, affirmant : « le Président de la République que je suis, en tant que grand maître, ne prendra aucune décision de ce type ».
Or, Emmanuel Macron ne pouvait pas ignorer que la décision ne lui appartient pas. S’il a le pouvoir de s’opposer au retrait de la Légion d’Honneur, ce pouvoir ne peut s’exercer que dans les procédures classiques, dans lesquelles c’est le chef de l’État qui décide d’une sanction après avis du conseil de l’ordre, qui peut recommander un blâme, une suspension ou une exclusion.
Dès lors qu’il s’agit d’une condamnation à un an de prison ferme, le retrait de la Légion d’Honneur est automatique. Le Président ne peut pas s’y opposer. Son refus constitue une tentative de remettre en cause l’État de droit, même si elle n’a pas eu d’effet sur la décision du général François Lecointre, grand chancelier de la Légion d’honneur qui, conformément à la loi républicaine, a signé l’arrêté.
Les soutiens reçus par l’ancien Président après ce retrait ne sont pas très étonnants.
Ils n’en sont pas moins choquants, car la loi est la même pour tous, et on ne remet pas en cause une décision de justice devenue définitive.
Notons d’ailleurs à ce sujet, qu’à notre connaissance, l’ancien Président est le seul qui a « pris acte » de la décision, tout en rappelant qu’un recours est déposé devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
On peut penser ce qu’on veut de son action en tant que Président : là n’est pas la question.
La question, c’est celle de l’égalité de tous devant la loi, et, partant, du respect de la devise républicaine : « Liberté, Egalité, Fraternité ».